Avortement Que Faire Après Un IVG: Un IVG IMG
Le terme d’avortement concerne toutes les espèces vivipares. Il peut entraîner, ou non, la mort du fœtus et son expulsion immédiate.
L’avortement, qu’est-ce que c’est ?
L’avortement est la perte d’un embryon ou d’un fœtus lors d’une grossesse, Il peut être spontané, c’est-à-dire se produire sans avoir été recherché (problème de santé, génétique, etc), ou provoqué et donc volontaire.
Avortement spontané
On parle aussi de fausse-couche. Par définition, il s’agit du décès ou de l’expulsion hors de l’organisme maternel d’un embryon ou d’un fœtus de moins de 500 grammes ou âgé de moins de 22 semaines d’aménorrhée ou sans règles (= 20 semaines de grossesse). Si la fausse-couche survient plus tard dans la grossesse, on parle de « mort fœtale in utero ».
Avortement spontané : prévalence et causes
Les fausses-couches sont un phénomène très fréquent. Elles sont, pour la plupart, liées à une anomalie génétique ou chromosomique de l’embryon, qui est alors expulsé naturellement par la mère.
On distingue :
- Les fausses-couches précoces
Elles surviennent au cours du premier trimestre de la grossesse (moins de 12 semaines d’aménorrhée). Elles concernent 15 à 20 % des grossesses mais passent parfois inaperçues lorsqu’elles surviennent dans les toutes premières semaines car elles sont parfois confondues avec les règles.
- Les fausses-couches tardives
Elles surviennent au cours du deuxième trimestre, entre 12 et 24 semaines d’aménorrhée environ. Elles concernent environ 0,5% des grossesses.
- Les morts fœtales in utero.
Elles surviennent au troisième trimestre. Il existe de très nombreuses causes pouvant mener à une fausse-couche, voire à des fausses-couches à répétition. Parmi ces causes, on trouve en premier lieu des anomalies génétiques ou chromosomiques de l’embryon, impliquées dans 30 à 80% des fausses-couches précoces2.
Les autres causes possibles de l’avortement spontané sont :
- une anomalie de l’utérus (par exemple utérus cloisonné, béance du col, fibromes utérins, synéchies utérines, etc), ou le syndrome DES concernant les femmes ayant été exposées in utero au distilbène (nées entre 1950 et 1977) ;
- des troubles hormonaux, qui empêchent la grossesse d’être menée à terme (troubles thyroïdiens, troubles métaboliques, etc)
- les grossesses multiples qui augmentent le risque de fausses-couches. la survenue d’une infection pendant la grossesse.
De nombreuses maladies infectieuses ou parasitaires peuvent en effet provoquer une fausse-couche, en particulier le paludisme, la toxoplasmose, la listériose, la brucellose, la rougeole, la rubéole, les oreillons, etc.
Certains examens médicaux, comme l’amniocentèse ou la biopsie du trophoblaste, peuvent provoquer une fausse-couche. la présence d’un stérilet dans l’utérus au moment de la grossesse.
Certains facteurs environnementaux (consommation de drogue, d’alcool, de tabac, de médicaments…).
Des troubles immunologiques (du système immunitaire), surtout impliqués dans les fausses-couches répétées.
L’interruption médicale de grossesse (IMG)
C’est un avortement provoqué, pratiqué pour des raisons médicales, souvent à cause d’une anomalie ou d’une maladie du fœtus mettant sa vie en danger après la naissance ou entrainant de graves problèmes de santé, ou encore lorsque la vie de la mère est en danger.
Que ce soit sur le plan psychologique ou sur le plan médical, l’avortement provoqué est très différent de la fausse-couche spontanée, même s’il existe de nombreux points communs. Cette fiche traitera donc ces deux sujets séparément.
L’avortement provoqué
Également appelé « interruption volontaire de grossesse » (ou IVG) peut être déclenché de plusieurs façons, notamment par la prise de médicaments « abortifs » ou par l’aspiration du fœtus. Les lois régissant l’accès à l’avortement (ou son interdiction) diffèrent d’un pays à l’autre.
Avortement : les complications possibles
Selon l’OMS, une femme meurt toutes les 8 minutes dans le monde en raison de complications liées à un avortement.
Sur les 44 millions d’IVG pratiquées chaque année à l’échelle de la planète, la moitié sont effectuées dans des conditions non sécuritaires, par une personne « qui n’a pas les compétences nécessaires ou dans un environnement non conforme aux standards médicaux minimums, ou les deux ».
On déplore environ 47 000 décès directement liés à ces avortements, 5 millions de femmes souffrant de complications après l’acte, comme des hémorragies ou des septicémies.
Ainsi, les avortements non sécuritaires sont l’une des causes de mortalité maternelle les plus facilement évitables.
Les principales causes de décès liés aux avortements sont :
- les hémorragies ;
- les infections et les septicémies ;
- les empoisonnements (dus à la consommation de plantes ou médicaments abortifs) ;
- les blessures génitales et internes (intestin ou utérus perforé).
Les séquelles non fatales comprennent des problèmes de cicatrisation, une infertilité, une incontinence urinaire ou fécale (liée à des traumatismes physiques lors de l’intervention), etc.
La quasi-totalité des avortements clandestins ou non médicalisés (97%) sont effectués dans les pays en développement. À lui seul, le continent africain comptabilise la moitié de la mortalité imputable à ces avortements.
Selon l’OMS, « ces décès et ces invalidités auraient pu être évités si ces avortements provoqués avaient été pratiqués dans un cadre légal et dans de bonnes conditions de sécurité, ou si leurs complications avaient été correctement prises en charge en amont, si les patientes avaient eu accès à une éducation à la sexualité et à des services de planification familiale ».
En France et dans les pays où l’avortement est pratiqué de façon sécuritaire, la mortalité associée est d’environ trois décès pour un million d’IVG, soit un risque infime. Les principales complications sont, lorsque l’avortement se fait par chirurgie :
- la perforation utérine (de 1 à 4 ‰) ;
- la déchirure du col de l’utérus (inférieur à 1%)10.
Contrairement à certaines croyances, à long terme, l’IVG n’augmente ni le risque de fausse couche, ni celui de mort fœtale in utéro, de grossesse extra utérine, ou de stérilité.
Conséquences et risques de l’avortement
Complications précoces
Dans les méthodes d’avortement par aspiration et curetage, les instruments peuvent endommager la muqueuse, le col de l’utérus et l’utérus. Des saignements incontrôlables peuvent survenir. Comme l’utérus est très mou, il y a un risque de perforation de l’utérus. En raison de la nécessité d’une anesthésie, il existe également un risque de complications cardiovasculaires et de réactions allergiques.
Complications tardives
Les complications tardives de l’avortement peuvent être une inflammation chronique des trompes de Fallope et de l’utérus, qui entraîne souvent des douleurs permanentes.
En raison de l’ouverture violente du col de l’utérus, une faiblesse du col peut se développer. Cela peut entraîner une naissance prématurée et une fausse couche lors des grossesses suivantes.
En raison de l’inflammation et des cicatrices possibles sur les trompes de Fallope, les grossesses extra-utérines sont plus fréquentes.
Dans de rares cas, l’infertilité survient après un avortement.
On signale également des problèmes psychologiques tels que des sentiments de culpabilité ou de dépression chez les femmes qui ont subi un avortement : Chaque avortement est une coupure profonde dans la psyché et la vie de la femme. Le sentiment de ne pas avoir rencontré leur enfant peut entraîner une dépression et un sentiment de culpabilité chez les femmes. Cette intervention peut être effectuée relativement rapidement, mais les conséquences psychologiques peuvent être un combat de toute une vie pour les femmes.
Comme la souffrance mentale causée par l’avortement est encore un sujet tabou, de nombreuses femmes gardent le silence à ce sujet parce qu’elles ont honte. Il n’est pas rare qu’elles dirigent leur colère contre les médecins, leur partenaire et aussi contre elles-mêmes. Cela peut entraîner des problèmes relationnels.
La vie émotionnelle de la femme peut dépérir en raison de sentiments constants de perte et de vide (sentiment de robot).
De nombreuses femmes signalent également des troubles du sommeil, des cauchemars ou même la peur d’une nouvelle grossesse.
Certaines femmes enfouissent parfois massivement les souvenirs de l’avortement dans leur subconscient. Cela peut entraîner des troubles neurovégétatifs tels que des douleurs abdominales, des maux de tête, des maux de dos ou des vertiges.
Commentaires récents