Qu’est-ce que l’urétrite ? Causes Symptômes Et Manifestation
Qu’est-ce que l’urétrite ?
L’urétrite est une inflammation de l’urètre, le plus souvent en lien avec une infection bactérienne. L’urètre est le canal urinaire issu de la vessie, qui permet d’évacuer l’urine lors des mictions.
A noter ! Ne pas confondre l’urètre avec l’uretère. L’uretère est le canal urinaire qui relie le rein à la vessie. Il existe donc deux uretères, un pour chaque rein, alors qu’il n’existe qu’un seul urètre.
Les bactéries impliquées dans les urétrites sont principalement des agents pathogènes responsables de maladies sexuellement transmissibles, en particulier Chlamydia trachomatis (25 % des cas) et Neisseria gonorrhoeae (le gonocoque responsable de la gonorrhée, 15 à 40 % des cas). Dans 15 à 25 % des cas, ces deux bactéries sont associées.
Plus particulièrement chez les hommes, d’autres agents pathogènes peuvent provoquer une urétrite :
- Mycoplasma genitaliumet Mycoplasma hominis ;
- Ureaplasma urealyticum;
- Trichomonas vaginalis (parasite microscopique) ;
- Candida albicans (champignon microscopique) ;
- Des bactéries pyogènes responsables d’infections urinaires (streptocoques du groupe B, Staphylococcus aureus, Escherichia coli) ;
- Herpès simplex virus (virus de l’herpès) ;
- Des Adénovirus.
Les Causes De l’Urétrite
L’urétrite peut être provoquée par des bactéries, des champignons ou des virus (par exemple, par le virus herpès simplex).
Les infections sexuellement transmissibles sont des causes fréquentes d’urétrite. Des micro-organismes, tels que Neisseria gonorrhoeae, l’agent de la gonorrhée, peuvent atteindre l’urètre au cours d’un rapport sexuel avec un partenaire infecté. Chlamydia et le virus herpès simplex sont également fréquemment transmis sexuellement et peuvent entraîner une urétrite (voir Infections à chlamydia et autres infections). L’urétrite chez les hommes est souvent due à Neisseria gonorrhoeae. Bien que ce micro-organisme puisse infecter l’urètre chez les femmes, le risque que l’infection touche le vagin, le col utérin, l’utérus, les ovaires et les trompes est plus important. Chez les hommes, l’urétrite peut être provoquée par un parasite microscopique, Trichomonas. L’urétrite peut être également provoquée par les bactéries qui sont généralement responsables d’autres infections des voies urinaires, telles qu’Escherichia coli.
Quels sont les symptômes ?
L’urétrite survient de manière différente chez les hommes et chez les femmes, mais aussi en fonction de l’agent pathogène responsable. En effet, l’urétrite en elle-même se manifeste par des symptômes caractéristiques d’une infection génitale basse, tels que :
- Un écoulement épais de couleur jaunâtre, verdâtre ou blanchâtre via l’orifice urinaire (aussi appelé méat urinaire ou urétral) en dehors des mictions ;
- Des brûlures au niveau de l’urètre pendant ou en dehors des mictions ;
- Des anomalies urinaires (ou dysurie), par exemple des besoins urgents d’uriner (mictions impérieuses) ou une pollakiurie.
Toutefois, certaines personnes restent totalement asymptomatiques.
Chez les femmes, les symptômes de l’urétrite sont souvent moins importants que chez les hommes, mais s’accompagnent fréquemment de signes gynécologiques :
- Des pertes vaginales anormales de couleur variable selon l’agent pathogène et parfois malodorantes (signes d’une infection du vagin, la vaginite) ;
- Une cervicite (inflammation du col de l’utérus) ;
- Des douleurs pendant les rapports sexuels (dyspareunie) ;
Urétrite et maladies sexuellement transmissibles
L’urétrite est le plus souvent provoquée par une infection sexuellement transmissible, qui peut se matérialiser parfois par des lésions cutanées et/ou muqueuses identifiables au niveau des parties génitales.
Chez certaines personnes, l’urétrite peut également être associée à d’autres infections de l’appareil urinaire, en particulier une cystite.
Par ailleurs, certaines urétrites sont associées à des atteintes extra-génitales, particulièrement au niveau du pharynx (pharyngite) ou de la sphère ano-rectale. Une fièvre peut également être présente.
L’urétrite et les maladies sexuellement transmissibles associées sont bénignes si elles sont diagnostiquées et prises en charge de manière adaptée. En effet, outre les risques de contaminer ses partenaires, le patient souffrant d’une urétrite non soignée ou mal traitée s’expose à des risques de complications :
- Un rétrécissement du canal de l’urètre(sténose) entraînant des difficultés pour uriner et un jet urinaire faible ;
- Une augmentation du risque d’infection urinaire ou rénale ;
- Une augmentation du risque de transmission du VIH ;
- L’accumulation de pus autour de l’urètre, avec la formation d’un abcès capable d’atteindre la peau, le vagin ou le rectum.
Ces complications, parfois graves, peuvent nécessiter une intervention chirurgicale.
L’urétrite chronique
Par ailleurs, dans certains cas, même après un traitement adapté, les symptômes de l’urétrite persistent (écoulement matinal, brûlures au niveau du canal urétral ou du méat urinaire). Les spécialistes évoquent alors une urétrite chronique. Ce type d’urétrite peut survenir dans plusieurs situations :
- Un foyer bactérien persistant au niveau de la prostate ou des glandes annexes de l’urètre ;
- Une nouvelle contamination bactérienne, par exemple par un partenaire sexuel non traité ;
- Une association de plusieurs agents pathogènes dont l’un n’était pas sensible au traitement.
En dehors de ces contextes, lorsque toute cause infectieuse a été éliminée, les urétrites chroniques correspondent le plus souvent à l’utilisation excessive de produits locaux irritants (savons, spermicides).
Comment est diagnostiquée l’urétrite ?
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Analyse d’urine
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Parfois, prélèvement urétral
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Parfois, culture urinaire
En général, le diagnostic d’urétrite est basé sur les symptômes. On recueille un échantillon de l’écoulement, quand il est présent, au moyen d’un écouvillon introduit par le méat urétral. Puis, ce prélèvement est envoyé au laboratoire pour analyse afin d’identifier l’agent infectieux.
Quels sont les traitements disponibles ?
Dès les prélèvements nécessaires à l’identification de l’agent pathogène effectués, un traitement antibiotique doit être débuté sans attendre les résultats des analyses, qui peuvent prendre plusieurs jours.
Le gonocoque et les Chlamydiae sont les bactéries les plus fréquemment impliquées dans l’urétrite. Ainsi, des antibiotiques luttant contre ces batteries peuvent être prescrits.
A la réception des résultats de l’antibiogramme, le traitement antibiotique est poursuivi ou adapté si besoin. La prescription de médicaments supplémentaires est parfois nécessaire : un autre antibiotique, un traitement antifongique en cas d’infection par un champignon ou un traitement antiviral en cas d’infection herpétique.
Le ou les partenaires sexuels récents (dans les 2 mois précédant la survenue des symptômes) du patient doivent être informés, dépistés pour les MST et traités comme le patient. Pour éviter tout risque de contamination, l’usage systématique des préservatifs est recommandé pour protéger les rapports sexuels durant les 7 jours qui suivent l’initiation du traitement en cas de prise unique, ou jusqu’à la fin du traitement antibiotique en cas de traitement sur plusieurs jours et jusqu’à la disparition totale des symptômes.
Suite au traitement, deux consultations de suivi sont conseillées :
- La première, après 3 jours de traitement, lorsque les symptômes persistent ;
- La seconde, après 7 jours de traitement pour effectuer un contrôle systématique.
Publiée le 5 décembre 2017 par Estelle B., Docteur en Pharmacie. Mis à jour par Charline D., Docteur en pharmacie le 17 mai 2022.
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Antibiotiques pour les causes fréquentes, antiviraux pour le virus herpès simplex
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Pour les infections sexuellement transmissibles, traitement des partenaires
Les infections sexuellement transmissibles (IST) qui causent des urétrites peuvent être prévenues par l’utilisation d’un préservatif.
Le traitement est fonction de l’agent responsable de l’infection. Toutefois, l’identification du micro-organisme responsable de l’urétrite peut prendre plusieurs jours. Par conséquent, les médecins débutent généralement un traitement par des antibiotiques qui contribuent à la guérison des infections les plus courantes. Les hommes sexuellement actifs sont généralement traités par une injection de ceftriaxone contre la gonorrhée plus de l’azithromycine par voie orale ou de la doxycycline par voie orale contre la chlamydia. Si les analyses excluent toute éventualité de gonorrhée et de chlamydia, du triméthoprime-sulfaméthoxazole ou un antibiotique de la famille des fluoroquinolones (tel que la ciprofloxacine) pourra être prescrit. Les femmes peuvent être traitées comme si elles présentaient une cystite. En cas d’infection par le virus herpès simplex, un médicament antiviral comme l’aciclovir est utilisé. Si l’on suspecte qu’une MST est en cause, il convient d’évaluer les partenaires sexuels des personnes en vue d’un traitement. Les hommes chez qui une urétrite a été diagnostiquée doivent faire l’objet d’un dépistage du VIH et de la syphilis.
1 réponse
[…] vite. En revanche, s’il s’agit d’une tumeur qui a déjà envahi une partie de l’uretère et de la vessie, c’est plus […]