Pneumonie Définition, Symptômes, Traitement

La pneumonie, qu’est-ce que c’est ?

La pneumonie est une infection du parenchyme pulmonaire (bronchioles et alvéoles), qui peut également toucher les bronches : on parle alors de broncho-pneumonie. Elle se distingue en cela de la bronchite, qui touche exclusivement les bronches.

On distingue les pneumonies communautaires des pneumonies nosocomiales (contractées en milieu hospitalier). Il existe des pneumonies plus rares : celles dites d’inhalation – due à l’inhalation d’aliments ou de liquide gastrique comme des vomissements ou lors de fausses routes alimentaires – ou celles dites opportunistes, qui touchent spécifiquement les personnes immunodéprimées.

Qui est touché et quels sont les facteurs de risque ?

La pneumonie est une maladie fréquente. D’une manière générale, le risque d’infection pulmonaire augmente régulièrement à partir de l’âge de 40 ans, et il est particulièrement élevé chez les personnes âgées de plus de 65 ans. L’incidence des pneumonies à pneumocoque chez les personnes âgées est ainsi 3 fois plus élevée que celle observée chez les adultes jeunes. Chez ces derniers, les principaux facteurs de risque de pneumonie sont :

Les enfants de moins de 3 ans  sont également plus à risque de contracter une pneumonie car leurs défenses pulmonaires sont plus fragiles.

Les causes de la maladie

À l’origine des pneumonies, on trouve des bactéries, des virus ou des champignons. « Les germes les plus fréquemment en cause sont le pneumocoque, puis des virus (influenza, rhinovirus..), surtout dans le groupe des pneumonies communautaires« , informe le Dr Jean-François Bervar. ll existe aussi des co-infections bactéries/virus.

Les pneumonies bactériennes

  • La bactérie Streptococcus pneumoniae (pneumocoque) est la cause bactérienne de pneumonie de loin la plus fréquente et la plus grave. « Ce sont des pneumopathies qui peuvent tuer« , souligne le pneumologue ;
  • La seconde bactérie à origine de pneumonies bactériennes graves est Legionella pneumophila (légionellose) ;
  • D’autres germes dits atypiques, dont on évalue mal la fréquence, sont à l’origine de pneumonie, comme la bactérie Mycoplasma pneumoniae (pneumonie à mycoplasmes) Mais « globalement, ces pneumonies dites atypiques sont moins graves« , indique le Dr Bervar ;
  • Les germes les plus fréquemment à l’origine des pneumonies nosocomiales en France sont des entérobactéries ou des Pseudomonas. Des co-infections par plusieurs pathogènes sont possibles dans certaines pneumonies.

 

Les symptômes de la pneumonie

Les symptômes les plus courants d’une pneumonie bactérienne sont :

  • Une fièvre élevée ;
  • Des frissons ;
  • De la toux ;
  • Des expectorations ;
  • Une dyspnée (essoufflement) ;
  • Des douleurs thoraciques ;
  • Une tachycardie

Une pneumonie virale se manifeste par des symptômes équivalents à ceux d’une grippe :

  • Fièvre ;
  • Courbatures ;
  • Fatigue ;
  • Toux ;
  • Gêne respiratoire plus ou moins prononcée selon la gravité.

Chez l’enfant, une pneumonie provoque de la toux, une respiration difficile et assez souvent une douleur abdominale aiguë. Chez la personne âgée, les signes de pneumonie peuvent se limiter à une dyspnée ou une confusion.

 

Diagnostic et traitement de la pneumonie

Le diagnostic de la pneumonie est clinique (le médecin entend des râles lors de l’auscultation pulmonaire), radiologique (radiologie du thorax qui montre des opacités – zones blanches sur la radiographie – plus ou moins diffuses dans les poumons) et biologique. Un examen cytobactériologique des crachats peut aussi être réalisé, mais le plus souvent il n’est pas indispensable.

Le traitement diffère en fonction de la cause :

  • Pour une pneumonie bactérienne, une antibiothérapie doit être débutée le plus rapidement possible. Une hospitalisation est indispensable en présence de signes de gravité (altération de la conscience, atteinte des fonctions vitales…), ou de facteurs de risque de mortalité (âge > 65 ans et maladie chronique par exemple). Entre 15 à 20 % des personnes ayant une pneumonie à pneumocoque sont hospitalisées.
  • Pour une pneumopathie virale, les cas sont le plus souvent sans gravité, et ne demandent pas de traitement particulier, si ce n’est des médicaments pour faire baisser la fièvre. Un contrôle radiologique est effectué 3 semaines à 1 mois après la fin du traitement, surtout en cas de pneumopathie sévère.

Plusieurs complications de la pneumonie existent dont la septicémie, l’abcès au poumon ou la pleurésie. Ces complications nécessitent une hospitalisation urgente. 

Prévention : le vaccin anti-pneumococcique et antigrippal

En prévention des pneumonies à pneumocoque, le vaccin anti-pneumococcique est recommandé aux adultes de plus de 65 ans, aux personnes ayant une pathologie chronique, immunodéprimées ou alcooliques. Il doit être effectué tous les 5 ans. Ce vaccin est également recommandé chez tous les enfants de moins de deux ans. La vaccination comporte 2 injections à deux mois d’intervalle (la première injection dès l’âge de 2 mois) et un rappel à l’âge de 11 mois (3 injections et un rappel pour les prématurés et les nourrissons à risque élevé d’infection).

La vaccination contre la grippe a également un effet protecteur car de nombreuses pneumonies découlent d’une grippe. Chez l’enfant de moins de 2 ans, la protection est assurée par le vaccin conjugué antipneumococcique et par la vaccination Haemophilus influenzae de type b.  

Comment limiter la transmission de la pneumonie ?

Des mesures d’hygiène s’imposent afin d’éviter la propagation des agents infectieux :

  • Se laver les mains avant et après chaque contact avec le malade ;
  • Le malade doit se couvrir la bouche en cas de toux et/ou d’éternuements
  • Utiliser des mouchoirs à usage unique ;
  • Les objets utilisés par le malade doivent être désinfectés ;
  • Pas de baisers avec le malade ;
  • Ne pas utiliser la brosse à dents du malade ;
  • Aérer le logement 20 minutes par jour.

 

Facteurs favorisant une pneumonie

Bien que peu contagieuse, une pneumonie s’attrape généralement dans les deux cas suivants : lorsqu’on inhale des particules contaminées ou suite à une grippe ou une bronchite mal soignée qui se complique en affectant les poumons.

Dans certains cas, la pneumonie est contractée à l’hôpital suite à une intubation. C’est ce que l’on nomme une pneumopathie nosocomiale (c’est la troisième cause d’infection nosocomiale en France), celle-ci étant généralement plus grave (elle intervient le plus souvent en réanimation mais aussi en cas d’intubation/trachéotomie).

Les personnes les plus sujettes aux pneumonies sont :

  • les personnes fragiles : les nourrissons, les jeunes enfants, les personnes âgées et les personnes dont le système immunitaire est déficient ;
  • les fumeurs ;
  • les femmes enceintes ;
  • les personnes souffrant de pathologies cardiaques ou respiratoires chroniques.

Qu’il s’agisse d’un virus, d’une bactérie ou d’un champignon, l’agent pathogène va se fixer sur les alvéoles pulmonaires et se développer en entraînant leur inflammation. Elles vont se remplir de pus et de mucus et devenir moins efficaces, ce qui se traduit par des troubles respiratoires.

 

Traitement antibiotique de la pneumonie

Le traitement de la pneumonie dépend de l’agent infectieux qui en est responsable :

  • S’il s’agit du pneumocoque ou d’une autre bactérie, on procédera à une antibiothérapie ciblée afin d’éliminer les germes en cause.
  • S’il s’agit d’un virus, aucun traitement n’est nécessaire. Parfois on utilise des antiviraux comme l’oseltamivir (le célèbre Tamiflu).

Généralement, les dispositions suivantes sont mises en place :

  • Les symptômes infectieux tels que la fièvre sont soulagés à l’aide d’antipyrétiques comme le paracétamol ou l’ibuprofène.
  • Une kinésithérapie respiratoire peut être instaurée pour accélérer la guérison et éviter les complications.
  • Dans les cas sévères, une hospitalisation doit être envisagée pour éviter la déshydratation et éventuellement mettre en place une assistance respiratoire.
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